"La fin du jour" Bill Clegg - éd Gallimard

Un charmant village du Connecticut, non loin de New York. Un immense manoir. Deux jeunes filles très proches, Dana et Jackie, l’une riche, l’autre pas. Un secret menant à un autre puis à un autre, pulvérisant relations amicales, amoureuses et familiales. Cinquante ans plus tard, les anciennes amies sont toujours brouillées. Leur santé décline quotidiennement. L’heure de la réconciliation semble venue. Mais peuvent-elles encore pardonner ? Peuvent-elles même avouer ce qu’elles ont si longtemps étouffé ?


Dans son deuxième roman, Bill Clegg entremêle habilement, le temps d’une seule journée, dissimulations, trahisons et révélations. Il traite des liens complexes de l’amitié et de ses points de rupture, du désir, de l’échec et de la rédemption.

 

 

 

"Au nord du nord" Peter Geye - éd Rivages

Gunflint, Minnesota, 2017. Prise dans les glaces d’un mariage aux promesses cryogénisées, Greta vacille et trouve une diversion idéale se plongeant dans le passé familial. Une rencontre inattendue et la découverte de l’incroyable destin d’Odd Einar Eid, arrière-grand-père de son grand-père, sur les glaciers du Spitzberg en 1897 vont profondément marquer ses choix.


Roman d’aventure, roman d’amour, "Au nord du Nord" renoue avec le pouvoir magique des récits qui ne meurent jamais et rallume la foi en la puissance de la vie et ses réserves d’élans insoupçonnées.

 

  

"Les abeilles grises" Andreï Kourkov - éd Liana Levi

Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert...

"Une déchirure dans le ciel" Jeanine Cummins - éd Philippe Rey

Le récit bouleversant d'une famille face à l'horreur du meurtre de deux jeunes étudiantes, le combat pour ne pas succomber à la haine et au désir de vengeance aveugle. Un soir d'avril 1991, à la faible lueur de leurs briquets, deux sœurs, Julie et Robin Kerry, font découvrir à leur cousin Tom Cummins les poèmes et graffitis inscrits sur l'Old Chain of Rocks, le pont qui enjambe le Mississippi à la sortie de St. Louis. Au même moment, quatre jeunes de la région trompent leur ennui en arpentant ce vieux pont, depuis l'autre rive. Lorsque leur route croise celle du petit groupe, on assiste brusquement à un terrible déchaînement de violence. Tom, qui réussit à en réchapper, ne peut pas imaginer que pour lui, sa sœur Jeanine et toute la famille Cummins, une interminable épreuve commence.

Dans ce récit haletant, Jeanine Cummins raconte et analyse les effets dévastateurs d'un crime sur les victimes et leurs proches. Des méthodes policières douteuses aux débordements de journalistes fascinés par le meurtre, de la difficile impartialité de la justice à l'épineux débat sur la peine de mort, ce livre bouleversant explore les ombres de la société américaine. Le lecteur suit le combat de Tom et de sa famille au fil des années, et leur émouvante reconstruction, dont le pilier reste la fidélité à leurs disparues. Jeanine Cummins est l'autrice du très remarqué "American dirt" paru chez le même éditeur en 2020.

"Sauvagines" Gabrielle Filteau-Chiba - éd Stock

Un roman haletant et envoûtant qui nous plonge dans la splendeur de la forêt boréale, sur les traces de deux-écoguerrières prêtent à tout pour protéger leur monde et ceux qui l’habitent. Raphaëlle est garde-forestière. Elle vit seule avec Coyote, sa chienne, dans une roulotte au cœur de la forêt du Kamouraska, à l’Est du Québec. Elle côtoie quotidiennement ours, coyotes et lynx, mais elle n’échangerait sa vie pour rien au monde.
Un matin, Raphaëlle est troublée de découvrir des empreintes d’ours devant la porte de sa cabane. Quelques jours plus tard, sa chienne disparaît. Elle la retrouve gravement blessée par des collets illégalement posés. Folle de rage, elle laisse un message d’avertissement au braconnier. Lorsqu’elle retrouve des empreintes d’homme devant chez elle et une peau de coyote sur son lit, elle comprend que de chasseuse, elle est devenue chassée. Mais Raphaëlle n’est pas du genre à se laisser intimider. Aidée de son vieil ami Lionel et de l’indomptable Anouk, elle échafaude patiemment sa vengeance.Thriller écologique d'une pure beauté portée par une langue aussi crue que poétique, celle du pays, qui nécessite parfois quelques ajustements pour le lecteur européen. Une magnifique découverte. En 2013, Gabrielle Filteau-Chiba a quitté son travail, sa maison et sa famille de Montréal, a vendu toutes ses possessions et s’est installée dans une cabane en bois dans la région de Kamouraska au Québec. Elle a passé trois ans au cœur de la forêt, sans eau courante, électricité ou réseau. Avec des coyotes comme seule compagnie. Son premier roman, "Encabanée", a été unanimement salué par la presse et les libraires tant au Québec qu’en France. "Sauvagines", son deuxième roman, a été finaliste du Prix France-Québec. 

"Connemara" Nicolas Mathieu - éd Actes Sud

"Connemara" c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances et les parcours de vie. Celle qui revient, c'est Hélène, elle a bientôt 40 ans, elle a fait des études, une belle carrière dans des sociétés de conseils. Elle manie à merveille le langage de l'entreprise, elle connait les ressorts d'une évolution de carrière réussie jusqu'au jour où la pression trop forte l'a fait dévisser. Elle fait un burn out et décide avec sa famille de revenir vivre et travailler dans sa région natale où elle suppose que la vie sera plus douce.  Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : partir, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment d'insatisfaction plane au dessus de ses rêves accomplis, elle décide de reprendre contact avec celles et ceux qu'elle a connu.e.s quand elle était adolescente, elle les suit sur les réseaux sociaux et se décide à joindre Christophe, qui était, vingt ans plus tôt, la coqueluche du lycée. Qu'attend-elle de cette rencontre ? Vivre l'histoire qui n'avait pas eu lieu quand ils avaient quinze ans ? Mesurer la distance entre leurs parcours ? Prendre sa revanche sur celui qui était l'obsession de toutes les filles ? 
Christophe, lui, n’a jamais quitté la petite ville où il a grandi. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la fête, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix, il est commercial dans une société alimentaire, il s'occupe de son père et doit accepter les contraintes d'une garde alternée qui va l'éloigner de son jeune fils. Il n'a jamais partagé les mêmes ambitions qu'Hélène, il semble se satisfaire de sa vie même si au mitan de celle-ci, il reprendrait bien le hockey sur glace, sport qui l'avait sacré jeune espoir régional et avait fait de lui le héros du lycée et l'adolescent le plus convoité par les filles. Il croit dur comme fer que tout est encore possible, même contre l'avis des entraineurs. L'envie d'un dernier tour de piste pour éblouir son fils, ou l'envie de revivre, comme hélène, une partie de sa jeunesse ? Il est des âges dans la vie, généralement les décennies, où le bilan s'impose contre le temps qui passe. Dans le roman de Nicolas Mathieu, si l'épreuve du cap de la quarantaine s'impose à ses personnages de manière individuelle, elle renvoie aussi fortement à toutes les illusions politiques et sociales d'une génération née dans les années 80 qui a grandi dans le culte de la réussite, qui a ignoré les fractures sociales et a été soumis à des changements culturels fondamentaux. C'est un récit de rage, de colère, contre le temps qui passe, les rêves qui nous échappent, la fin des illusions ou pire encore l'impression de n'avoir pas forcément suivi le meilleur chemin pour soi. 

"Porca miseria" Tonino Benacquista - éd Gallimard

Porca miseria est l’histoire d’une famille, celle de Tonino Benacquista. De ses parents, Cesare et Elena, émigrés italiens arrivés en banlieue parisienne dans les années 50. De sa fratrie, dont il est le benjamin, et le seul à être né en France. Il y retrace son enfance à l’ombre d’un père ouvrier à l’usine, qui noie son amertume dans l’alcool, et d’une mère déracinée, éprouvée par l’exil. Toutefois il est question ici avant tout d'une conquête, souvent drôle et inattendue, celle de la culture et de la langue françaises. En racontant le devenir d’un jeune autodidacte que la fiction sauvera des affres du réel, Tonino Benacquista signe un récit des origines d’une humanité poignante. Pour la première fois, ce raconteur d’histoire raconte la sienne, son enfance, sa famille et l’histoire du jeune homme qu'il fut, sauvé par les mots, mais pas ceux des autres, ceux qu'il va s'approprier. Ce récit est aussi une promenade dans la mémoire et la tentation toujours présente d'imaginer pour celles et ceux qu'il a aimé.e.s d'autres vies. C'est un émouvant roman de deuil et de réconciliation.

"Nom" Constance Debré - éd Flammarion

"J'ai un programme politique. Je suis pour la suppression de l'héritage, de l'obligation alimentaire entre ascendants et descendants, je suis pour la suppression de l'autorité parentale, je suis pour l'abolition du mariage, je suis pour que les enfants soient éloignés de leurs parents au plus jeune âge, je suis pour l'abolition de la filiation, je suis pour l'abolition du nom de famille, je suis contre la tutelle, la minorité, je suis contre le patrimoine, je suis contre le domicile, la nationalité, je suis pour la suppression de l'état civil, je suis pour la suppression de la famille, je suis pour la suppression de l'enfance aussi si on peut." Un récit autobiographique décomplexé et libéré de toute forme de conformisme, provocateur, violent, libérateur souvent. Plus que jamais le dévoilement du passé familial, issu de la grande bourgeoisie française qu'elle a elle-même très bien connu, s'offre comme une quête de soi et une quête de sens. Faire le vide, abolir le passé, le détruire pour vivre selon soi, là est le vrai programme de celle qui a tout jeté et rejeté. Une expérience extrême. 

"Toucher la terre ferme" Julia Kerninon - éd Iconoclaste

J'étais là, un bébé parfait dans les bras, et mon corps déchiré. Dans mon orgueil comme dans mon innocence, j'ai pensé que tout s'arrêtait, alors qu'au contraire, tout commençait.
Un soir de novembre, en pyjama sur le parking de la clinique, Julia Kerninon hésite à fuir. Son premier enfant vient de naître et, malgré le bonheur apparent, elle perd pied, submergée par les doutes et la peur des contraintes. Sa vie d'avant lui revient comme un appel au large : les amours passionnels, les nuits de liberté et les vagabondages sans fin.
Dans ce récit intime, Julia Kerninon plonge au coeur des sentiments ambigus de la maternité.
Elle confie ses tempêtes intérieures : Comment être mère ? Comment rester soi ?
Elle raconte cette longue traversée jusqu'à atteindre la terre ferme, où tout se réconcilie.

"Le pain perdu" Edith Bruck - éd du sous sol

En moins de deux cents pages vibrantes de vie, de lucidité implacable et d’amour, Edith Bruck revient sur son destin : de son enfance hongroise à son crépuscule. Tout commence dans un petit village où la communauté juive à laquelle sa famille nombreuse appartient est persécutée avant d’être fauchée par la déportation nazie. Le pain "perdu" est celui que sa mère était en train de pétrir quand la milice a fracassé la porte de la maison et que toute la famille fut conduite au ghetto. L’autrice raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie en Hongrie, en Tchécoslovaquie, puis en Israël. Elle n’a que seize ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d’espoirs, de désillusions, d’éclairs sentimentaux, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l’Europe et l’Orient, et enfin, à vingt-trois ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l’image de son ami Primo Levi. “Il faudrait des mots nouveaux, y compris pour raconter Auschwitz, une langue nouvelle, une langue qui blesse moins que la mienne, maternelle.”

"L'amour La mer" Pascal Quignard - éd Gallimard

Le roman se construit sur une forme de jeu de miroirs où l'on ne sait pas très bien si l'on voit vivre les personnages ou si l'on contemple un tableau. Nous sommes en 1650, affrontements sanglants entre catholiques et protestants, des épidémies de peste, un pouvoir instable, une monarchie vacillante et la fronde gronde quand la famine se répend sur tout le territoire. Un tableau bien sombre que vient adoucir la musique baroque et le bruit de la mer. Dans ce tumulte grondissant deux enfants vont s'aimer, se quitter, se retrouver, elle tournée vers l'océan et lui vers les sommets des Alpes suisses. Un roman aux allures de partition musicale d'une beauté somptueuse. Un rêve si beau et si triste.

 

 

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

Lire la suite...

Connexion