"Il n'a jamais été trop tard" Lola Lafon - éd Stock

Ce livre est né d’une série de textes parus entre 2022 et 2024 dans le journal Libération qui a invité l’écrivaine à écrire chaque mois une réflexion libre autour d’un sujet d’actualité de son choix.

Comment écrire sur l’actualité ou à partir de l’actualité, comment tenir tête au réel, trouver la bonne distance et se poser dans le présent ?

En écrivant ces textes, Lola Lafon interroge ce sentiment d’écrasement que l’on ressent face à des informations toutes plus angoissantes les unes que les autres : « On ne sait pas quoi faire de ce que l’on sait »

Pour Lola Lafon l’actualité nous regarde, elle est intimement liée à nos vies, l’actualité nous renvoie à notre intimité et l’actualité avec un grand A croise notre actualité intime (notre vécu intime).

« Il n’est jamais trop tard » présente une succession de textes lumineux et sensibles qui disent tous à leur manière qu’il n’est jamais trop tard pour se mettre en mouvement, réfléchir autrement, regarder autour de soi, être différemment au monde.

"Dictionnaire amoureux de la vie sauvage" Allain Bougrain Dubourg - éd Plon

"Chez nos voisins de planète, les animaux, chacun raconte à sa manière une histoire souvent bouleversante, parfois drôle, poétique ou émouvante. Jamais anodine. Et puis il y a ces séquences à portée du regard. C'est l'écureuil se figeant dans sa course avant de s'estomper. C'est la panthère si prudente qu'elle pose la patte avant sans savoir si elle avancera l'autre, c'est le louveteau lâchant un jappement comme une jouissance. La vie sauvage c'est aussi tant d'émotions communes avec les bipèdes que nous sommes. Aimer, souffrir, tricher, aider, rire ne sont pas le propre de l'homme. Les bêtes empruntent nos travers à moins que ce soient nous qui, plus probablement, les avons plagiés."


"La beauté du vivant" Francis Hallé - éd Actes sud

La beauté du vivant, nous l’avons sous les yeux chaque jour. Pourtant, rares sont les naturalistes qui osent en parler. Soupçons de subjectivité, accusations de sentimentalisme : les questions d’esthétique ont longtemps été considérées comme des obstacles au rais onnement scientifique.
Francis Hallé nous prouve le contraire avec grâce, dans une enquête sous forme de déambulation entre les lignées de l’évolution, délicatement dessinées de sa main. Peut-on trouver des critères objectifs de beauté ou de laideur d’une espèce ? Quelle utilité la beauté peut-elle avoir pour un organisme vivant ? La notion de beauté a-t-elle un sens chez les végétaux ? L’évolution mène-t-elle à davantage de beauté ? Au fil des planches, on découvre avec bonheur que la fonction de la beauté pourrait être bien plus large que le maigre rôle de séduction qu’on lui avait octroyé dans la théorie de l’évolution.
Pour nos yeux trop habitués à ce qu’ils voient, lassés du spectacle des brutalités quotidiennes, ce livre est une sorte d’antidote. On y renoue avec un émerveillement simple, là où nous n’aurions jamais espéré le trouver : au fin fond des mers, dans les ingénieux replis d’une graine, les correspondances géométriques d’un pelage…
Livre aventureux et buissonnier, La Beauté du vivant démontre que toute compréhension du monde commence par l’amour et l’observation attentive de ses formes, même les plus simples.

"Redonner l'eau à la terre" Baptiste Morizot - Suzanne Husky - éd Actes sud

Sur la planète Terre, une rivière vivante s’entoure de milieux humides qui protègent la vie. Pourtant, nous lui avons pris ces milieux pour déployer nos villes et nos agricultures industrielles. Corsetées, drainées, bétonnées, les rivières ne peuvent plus nous préserver d’un climat déréglé. Face au péril, il est temps de rendre l’eau à la terre, pour abreuver les déserts que l’extractivisme nous laisse en héritage.
Comment ramener l’eau à la vie ? En enquêtant sur le temps profond des rivières. On découvre qu’elles ont coévolué avec une forme de vie qui travaille depuis des millions d’années à hydrater les milieux : c’est le castor. Il ralentit l’eau, l’infiltre dans les sols, la purifie et la donne en partage à tous les vivants. Il façonne ainsi des oasis de vie qui peuvent nous aider à traverser les sécheresses, les feux et les crues. Son action amplifie la vie. Traqué pendant des siècles comme un nuisible, peut-il devenir aujourd’hui un allié ? Le castor peut-il nous inspirer une philosophie de l’action enfin libérée du culte du pétrole, du machinisme et du contrôle ? Saurons-nous apprendre d’un autre animal comment guérir les rivières ?
L’enjeu est de changer de paradigme, vers une pensée de l’eau vivante capable de désaltérer un monde assoiffé. En ces temps bouleversés, il est temps de passer des alliances avec des puissances non humaines. D’explorer la possibilité de participer, en humains, à l’autoguérison du monde. Et d’apprendre, nous aussi, à amplifier la vie.

"Dictionnaire amoureux de l'amitié" François et Valentin Morel - éd Plon

"Quand tout inquiète, quand tout angoisse, anéantit, désole, quand tout s'envenime, s'exaspère, se mortifie, quand tout se confond, se brouille, se corrompt, quand tout s'aggrave, s'appesantit, se complique, quand tout afflige, attriste, accable, quand le monde semble partir à la dérive, entraîné par des dirigeants délirants, furieux, enragés, quand les certitudes vacillent, quand le doute paralyse, quand le monde est à feu et à sang, quand la planète brûle, quand les amours ont la réputation d'être éphémères, quand l'enfance s'éloigne, quand la maladie guette, quand la vieillesse est aux aguets, quand la bêtise, la guerre, la folie partout dans le monde semblent vouloir gagner la partie, quand la connerie s'impose, quand tout semble partir à vau-l'eau, quand tout tombe en quenouille, quand tout part en couille, quand les plombs sautent, quand les toilettes sont bouchées, quand la voiture tombe en panne, quand on reçoit le même jour une lettre de licenciement, un courrier de mise en demeure de l'URSSAF, une demande de rançon, on ne serait pas loin de céder à un léger découragement. Heureusement, il reste un sentiment qui rassure, console, soulage, un sentiment qui réconforte, adoucit, apaise, donne du courage, un sentiment qui met du baume au cœur et du cœur à l'ouvrage, permet de se ressaisir, de se raccrocher aux branches, qui laisse apparaitre un coin de ciel bleu derrière les nuages. Heureusement, il reste un sentiment qui est une lumière dans l'opacité, un phare dans la nuit, une lueur dans les abysses, un point de repère dans la bourrasque, un amer sur l'océan terrifiant de la confusion, du renoncement, du découragement et c e sentiment s'appelle l'amitié." François et Valentin Morel.

"Le splendid par le splendid" éd Cherche Midi

La saga du Splendid racontée par les artistes eux-mêmes, cinquante ans après la naissance de la troupe. Pour la première fois, les voici réunis pour raconter leur histoire, celle d'une troupe nommée " Le Splendid " qui, en quelques années, a vu des copains de lycée se hisser au rang de superstars de la comédie française. De leur rencontre à la fin des années 1960 au succès des premiers Bronzés en 1978, le temps a filé comme un fou rire sur les planches des cabarets du Club Med et du café-théâtre de la rue des Lombards.

Grâce à des répliques que les fans se répètent sans se lasser, les comédiens du Splendid sont devenus des icônes de la culture populaire au point d'avoir leur place au musée Grévin.
Ils nous ouvrent ici leur album de famille, racontent leur parcours et commentent avec plaisir et humour des photos dont beaucoup sont issues de leurs collections personnelles.

"Mémoires interrompus" Bertrand Tavernier - éd Actes sud

Bertrand Tavernier nous livre un monumental voyage à travers le cinéma français : les émotions d’un jeune cinéphile, les débuts d’un cinéaste qui deviendra majeur, ses amis comédiens, les personnages fondamentaux du cinéma français, ses combats que furent la défense des auteurs et la lutte contre la colorisation des oeuvres, les engagements d’artiste et les désillusions politiques, et son regard sur la France des années 1950-2000. On regrettera, malgré les six cents pages déjà noircies, qu’il n’ait pas pu choisir de mettre lui-même le point final à une confession qu’on a rarement vue aussi intense.

Propos tirés de la préface rédigé par Thierry Frémeaux.

« Torture blanche" Narges Mohammadi - éd Albin Michel

Prix Nobel de la paix 2023

 

Ce livre est en lui même un défi contre le pouvoir iranien et en plus largement contre toutes les dictatures. « le 16 novembre 2022, pour la douzième fois de ma vie, j’ai été arrêtée et pour la quatrième fois placée en cellule d’isolement. Cette fois mon chef d’inculpation, vous le tenez entre vos mains : c’est ce livre « Tortures blanches ».

Nages Mohammadi décrit les souffrances inhumaines que sont ses séjours en isolement total dans des cellules minuscules plongées dans le silence sans lumière du jour. Et treize témoignages qu’elle a collectés auprès de codétenues qui ont, comme elle, été mises à l’isolement.

Ce livre est un témoignage de résistance unique et un acte de courage inoui, nous devons tous et toutes le lire.

 

 

 

"Petit frère. Comprendre les destinées familiales" Isabelle Coutant - Yvon Atonga - éd Seuil

Pourquoi dans une fratrie l’un s’en sort et l’autre pas ?

Au cœur de ce livre, il y a la mort de Wilfried, un ancien caïd tué à 36 ans lors d’un règlement de comptes en 2016. La sociologue Isabelle Coutant l’avait rencontré quinze ans plus tôt. Yvon Atonga est l’aîné quasi-jumeau de Wilfried, ils ont grandi ensemble dans la même famille issue de l’immigration congolaise et dans le même quartier de Villiers-le-Bel au cours des années 1980-90.

Il a voulu comprendre pourquoi son frère n’avait pas échappé au « ghetto » alors que lui avait réussi. La question taraudait aussi la sociologue. Le projet de cet ouvrage à deux voix était né. L’enquête d’« Isabelle » auprès de la famille et des proches, et le récit personnel d’« Yvon » alternent et s’élucident mutuellement. Et cette socio-analyse prend valeur thérapeutique. Ce livre est aussi un livre de deuil, qui veut briser la fatalité des destins tracés et servir d’exemple aux « petits frères » d’aujourd’hui.

"Le grand livre des livres de cuisine" Laurent Simenel - Yves Camdeborgue - éd Hoebeke

Qui sait si ce n'est pas avec les livres de cuisine d'avant-hier que l'on inventera la cuisine d'après-demain. "C'est en rangeant ma bibliothèque que je me suis rendu compte de la place qu'occupent les livres dans ma vie. Grâce à eux, j'ai souvent eu la sensation de m'entretenir avec Auguste Escoffier, Édouard Nignon, Édouard de Pomiane ou Alain Chapel comme avec de vieux amis qui m'éclairaient sur leur inspiration, me racontaient ce qu'ils avaient fait en cuisine et comment ils l'avaient fait, me rapportaient de quelle façon les gastronomes de leur époque avaient perçu leurs nouveautés. Ces ouvrages ont donné un sens à ma pensée, m'ont aidé à mettre mes gestes de cuisinier en place et à oser des mariages de saveurs inédits." Yves Camdeborde À travers une sélection sentimentale de 50 ouvrages, du XVIIᵉ siècle à nos jours, Yves Camdeborde et Laurent Seminel nous livrent un récit émouvant de passionnés et de collectionneurs. Leurs propos complices, ponctués de 30 recettes réalisées par Yves Camdeborde, nous permettent de comprendre que la cuisine n'est qu'un éternel recommencement et que la nouvelle cuisine sera toujours la classique de la génération suivante avant de revenir sur le devant de l'assiette. Raretés bibliophiliques, traités théoriques ou best-sellers contemporains, ces livres, témoins de leur époque, se savourent toujours avec autant de plaisir et nous racontent bien plus que des recettes.

"Les épopées minuscules" Sandrine Tolotti - éd Premier Parallèle

Une jeune Chinoise qui trouve dans la lecture une manière de s'émanciper de sa condition sociale ; un banc public qui raconterait ses aventures ; un centenaire perché dans la montagne, dans une maison aux soixante-dix portes ; un " club des hommes ennuyeux " où l'on se réunit pour évoquer la beauté des ronds-points, ces " oasis dans une mer d'asphalte " ; une histoire des poches et de ce qui s'y cache, une autre des jardins et de l'espérance qu'on y cultive... et tant d'autres histoires et portraits arrachés à l'ordinaire de nos vies. En quatre saisons de récits singuliers piochés aux quatre coins du monde, Sandrine Tolotti fait la part belle à ce qui tisse la vie comme elle va : petits et grands événements, improbables contes du quotidien et autres faits inattendus. Au printemps, des histoires de création, d'élan, de renaissance. En été, des histoires de récoltes, de contemplation, de liberté. À l'automne, des histoires de plantation, de projets, de flamboiements. En hiver, des histoires d'attente, de fêtes, de contes et d'obscurité.

​D'une plume malicieuse et déliée, Sandrine Tolotti, créatrice de la newsletter " L'Intimiste ", relate l'irruption du merveilleux imprévu dans nos existences.

Prochainement

En mars 2025

Guerre en Ukraine : les voix des femmes

Bibliothèque Benoîte Groult : jeudi 6 mars

Les Ukrainiennnes vivent depuis trois ans une guerre de haute intensité s'imprimant durablement dans le paysage et dans les corps. Femmes soldates, militantes, soignantes, aidantes, sur le front, déplacées  ou en exil, le profil de ces femmes est multiple. Cette rencontre s'appuie sur les reportages de la grand reporter Margaux Benn, prix Albert-Londres 2022 et les témoignages recueillis par Inna Shevchenko, écrivaine franco-ukrainienne, publiés dans son livre "Une lettre de l'Est". 

Réservation recommandée auprès de la bibliothèque.

 Maylis de Kerangal

Bibliothèque Benoîte Groult : mercredi 19 mars

Rencontre et échange autour de son dernier livre "Jour de ressac". Nous parlerons d'écriture, de villes et de l'écriture des lieux.

Réservation recommandée auprès de la bibliothèque.

 

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