Elena a vingt-cinq ans, un petit appartement et un chat. Pietro a plus du double de son âge, une ex-femme et trois enfants. Pourtant ils se sont choisis, et ont décidé de vivre leur relation en tenant à distance les blessures de leurs vies d'avant : ils font l'amour avec l’ardeur de ceux qui se découvrent pour la première fois, se nourrissent de caïpirinhas et d’houmous, se concentrent sur l'ivresse du quotidien. Jusqu’au jour où Maria, l'ex-épouse de Pietro, contacte Elena sur Facebook en se dissimulant derrière une fausse identité. Peu à peu, les deux femmes se mettent à s’écrire régulièrement et à se confier l’une à l’autre. Maria parle de sa vie d’avant, de son ex-mari, et de son douloureux divorce sans qu’Elena ne se doute un seul instant que le fameux ex-mari n’est autre que Pietro. Elle-même évoque volontiers son histoire familiale compliquée et son quotidien avec ce dernier.
Lorsque Maria décide enfin de rencontrer Elena et de lui dévoiler son stratagème, la jeune femme est bouleversée. Les révélations de Maria sur le Pietro « d’avant » font leur chemin et viennent peu à peu empoisonner leur relation.
Cristina Comencini, de son écriture à la fois tranchante et intime, dépoussière le thème classique du trio amoureux et nous projette au cœur des problématiques du couple à l’ère contemporaine.
1917. William Moreland, ancien détrousseur de grands chemins, n'est plus que l'ombre de lui-même. Brisé parla mort de sa femme, Mary Bouffon - celle qu'on appelait autrefois "la Veuve=― et harassé par des années de cavale, il ressurgit à la frontière du Montana, prêt à tout sacrifier pour assurer l'avenir de son fils, Jack. Le jeune orphelin vit comme un animal en cage dans une lugubre demeure, sous la férule à la fois bienveillante et inflexible de Soeur Beatrice. Du haut de ses douze ans, Jack n'a qu'un seul désir : tel son père, fuir à son tour, et trouver refuge dans la vieille cabane familiale tapie dans les bois. Au risque de déclencher une traque folle pour le retrouver. Avec cette étonnante saga familiale, qui tient à la fois de la tragédie faulknérienne et de La Nuit du chasseur, Gil Adamson nous entraîne dans les paysages rudes et majestueux des Rocheuses, au coeur d'un grand Ouest bouleversé de fond en comble à l'aube du XXe siècle. Ce vaste roman aux accents westerns, porté par une prose flamboyante et par le souffle de l'aventure, met en scène des personnages inoubliables, animés par l'énergie du désespoir et de l'amour filial.
L’amour peut-il sauver un homme de la perdition ?
Saint Louis, Missouri, post-Seconde Guerre mondiale. Jack Boughton, un Blanc fort instruit, sans ressources, vivote tant bien que mal sans pouvoir toujours se payer une chambre. Depuis qu’il a purgé une peine de deux ans pour un vol qu’il n’avait pas commis, il passe le plus clair de son temps à lire de la poésie à la bibliothèque. Jusqu’au jour où il fait la rencontre de Mlle Della Miles, professeure d’anglais noire, et fille de pasteur comme lui. Lors de rendez-vous toujours plus risqués ils s’apprivoisent, se parlent de Hamlet, de foi, de leurs pères respectifs, de l’âme, de la fin du monde. L’évidence de leur amour, le risque terrible qu’il leur fait courir dans une ville divisée par la ségrégation, le regard que porte la famille de Della sur une telle union et les penchants destructeurs de Jack convergent pour donner à ce roman auréolé de spiritualité la tension, la beauté et la force d’un très grand livre.
Une histoire d’amour autant que de survie, qui met en jeu deux pensées, deux postures morales, deux cœurs purs, et un des personnages masculins des plus bouleversants, à la frontière entre l’ombre et la lumière.
Un charmant village du Connecticut, non loin de New York. Un immense manoir. Deux jeunes filles très proches, Dana et Jackie, l’une riche, l’autre pas. Un secret menant à un autre puis à un autre, pulvérisant relations amicales, amoureuses et familiales. Cinquante ans plus tard, les anciennes amies sont toujours brouillées. Leur santé décline quotidiennement. L’heure de la réconciliation semble venue. Mais peuvent-elles encore pardonner ? Peuvent-elles même avouer ce qu’elles ont si longtemps étouffé ?
Dans son deuxième roman, Bill Clegg entremêle habilement, le temps d’une seule journée, dissimulations, trahisons et révélations. Il traite des liens complexes de l’amitié et de ses points de rupture, du désir, de l’échec et de la rédemption.
Gunflint, Minnesota, 2017. Prise dans les glaces d’un mariage aux promesses cryogénisées, Greta vacille et trouve une diversion idéale se plongeant dans le passé familial. Une rencontre inattendue et la découverte de l’incroyable destin d’Odd Einar Eid, arrière-grand-père de son grand-père, sur les glaciers du Spitzberg en 1897 vont profondément marquer ses choix.
Roman d’aventure, roman d’amour, "Au nord du Nord" renoue avec le pouvoir magique des récits qui ne meurent jamais et rallume la foi en la puissance de la vie et ses réserves d’élans insoupçonnées.
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert...
Le récit bouleversant d'une famille face à l'horreur du meurtre de deux jeunes étudiantes, le combat pour ne pas succomber à la haine et au désir de vengeance aveugle. Un soir d'avril 1991, à la faible lueur de leurs briquets, deux sœurs, Julie et Robin Kerry, font découvrir à leur cousin Tom Cummins les poèmes et graffitis inscrits sur l'Old Chain of Rocks, le pont qui enjambe le Mississippi à la sortie de St. Louis. Au même moment, quatre jeunes de la région trompent leur ennui en arpentant ce vieux pont, depuis l'autre rive. Lorsque leur route croise celle du petit groupe, on assiste brusquement à un terrible déchaînement de violence. Tom, qui réussit à en réchapper, ne peut pas imaginer que pour lui, sa sœur Jeanine et toute la famille Cummins, une interminable épreuve commence.
Dans ce récit haletant, Jeanine Cummins raconte et analyse les effets dévastateurs d'un crime sur les victimes et leurs proches. Des méthodes policières douteuses aux débordements de journalistes fascinés par le meurtre, de la difficile impartialité de la justice à l'épineux débat sur la peine de mort, ce livre bouleversant explore les ombres de la société américaine. Le lecteur suit le combat de Tom et de sa famille au fil des années, et leur émouvante reconstruction, dont le pilier reste la fidélité à leurs disparues. Jeanine Cummins est l'autrice du très remarqué "American dirt" paru chez le même éditeur en 2020.
Un roman haletant et envoûtant qui nous plonge dans la splendeur de la forêt boréale, sur les traces de deux-écoguerrières prêtent à tout pour protéger leur monde et ceux qui l’habitent. Raphaëlle est garde-forestière. Elle vit seule avec Coyote, sa chienne, dans une roulotte au cœur de la forêt du Kamouraska, à l’Est du Québec. Elle côtoie quotidiennement ours, coyotes et lynx, mais elle n’échangerait sa vie pour rien au monde.
Un matin, Raphaëlle est troublée de découvrir des empreintes d’ours devant la porte de sa cabane. Quelques jours plus tard, sa chienne disparaît. Elle la retrouve gravement blessée par des collets illégalement posés. Folle de rage, elle laisse un message d’avertissement au braconnier. Lorsqu’elle retrouve des empreintes d’homme devant chez elle et une peau de coyote sur son lit, elle comprend que de chasseuse, elle est devenue chassée. Mais Raphaëlle n’est pas du genre à se laisser intimider. Aidée de son vieil ami Lionel et de l’indomptable Anouk, elle échafaude patiemment sa vengeance.Thriller écologique d'une pure beauté portée par une langue aussi crue que poétique, celle du pays, qui nécessite parfois quelques ajustements pour le lecteur européen. Une magnifique découverte. En 2013, Gabrielle Filteau-Chiba a quitté son travail, sa maison et sa famille de Montréal, a vendu toutes ses possessions et s’est installée dans une cabane en bois dans la région de Kamouraska au Québec. Elle a passé trois ans au cœur de la forêt, sans eau courante, électricité ou réseau. Avec des coyotes comme seule compagnie. Son premier roman, "Encabanée", a été unanimement salué par la presse et les libraires tant au Québec qu’en France. "Sauvagines", son deuxième roman, a été finaliste du Prix France-Québec.
"Connemara" c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances et les parcours de vie. Celle qui revient, c'est Hélène, elle a bientôt 40 ans, elle a fait des études, une belle carrière dans des sociétés de conseils. Elle manie à merveille le langage de l'entreprise, elle connait les ressorts d'une évolution de carrière réussie jusqu'au jour où la pression trop forte l'a fait dévisser. Elle fait un burn out et décide avec sa famille de revenir vivre et travailler dans sa région natale où elle suppose que la vie sera plus douce. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : partir, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment d'insatisfaction plane au dessus de ses rêves accomplis, elle décide de reprendre contact avec celles et ceux qu'elle a connu.e.s quand elle était adolescente, elle les suit sur les réseaux sociaux et se décide à joindre Christophe, qui était, vingt ans plus tôt, la coqueluche du lycée. Qu'attend-elle de cette rencontre ? Vivre l'histoire qui n'avait pas eu lieu quand ils avaient quinze ans ? Mesurer la distance entre leurs parcours ? Prendre sa revanche sur celui qui était l'obsession de toutes les filles ?
Christophe, lui, n’a jamais quitté la petite ville où il a grandi. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la fête, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix, il est commercial dans une société alimentaire, il s'occupe de son père et doit accepter les contraintes d'une garde alternée qui va l'éloigner de son jeune fils. Il n'a jamais partagé les mêmes ambitions qu'Hélène, il semble se satisfaire de sa vie même si au mitan de celle-ci, il reprendrait bien le hockey sur glace, sport qui l'avait sacré jeune espoir régional et avait fait de lui le héros du lycée et l'adolescent le plus convoité par les filles. Il croit dur comme fer que tout est encore possible, même contre l'avis des entraineurs. L'envie d'un dernier tour de piste pour éblouir son fils, ou l'envie de revivre, comme hélène, une partie de sa jeunesse ? Il est des âges dans la vie, généralement les décennies, où le bilan s'impose contre le temps qui passe. Dans le roman de Nicolas Mathieu, si l'épreuve du cap de la quarantaine s'impose à ses personnages de manière individuelle, elle renvoie aussi fortement à toutes les illusions politiques et sociales d'une génération née dans les années 80 qui a grandi dans le culte de la réussite, qui a ignoré les fractures sociales et a été soumis à des changements culturels fondamentaux. C'est un récit de rage, de colère, contre le temps qui passe, les rêves qui nous échappent, la fin des illusions ou pire encore l'impression de n'avoir pas forcément suivi le meilleur chemin pour soi.
Porca miseria est l’histoire d’une famille, celle de Tonino Benacquista. De ses parents, Cesare et Elena, émigrés italiens arrivés en banlieue parisienne dans les années 50. De sa fratrie, dont il est le benjamin, et le seul à être né en France. Il y retrace son enfance à l’ombre d’un père ouvrier à l’usine, qui noie son amertume dans l’alcool, et d’une mère déracinée, éprouvée par l’exil. Toutefois il est question ici avant tout d'une conquête, souvent drôle et inattendue, celle de la culture et de la langue françaises. En racontant le devenir d’un jeune autodidacte que la fiction sauvera des affres du réel, Tonino Benacquista signe un récit des origines d’une humanité poignante. Pour la première fois, ce raconteur d’histoire raconte la sienne, son enfance, sa famille et l’histoire du jeune homme qu'il fut, sauvé par les mots, mais pas ceux des autres, ceux qu'il va s'approprier. Ce récit est aussi une promenade dans la mémoire et la tentation toujours présente d'imaginer pour celles et ceux qu'il a aimé.e.s d'autres vies. C'est un émouvant roman de deuil et de réconciliation.
"J'ai un programme politique. Je suis pour la suppression de l'héritage, de l'obligation alimentaire entre ascendants et descendants, je suis pour la suppression de l'autorité parentale, je suis pour l'abolition du mariage, je suis pour que les enfants soient éloignés de leurs parents au plus jeune âge, je suis pour l'abolition de la filiation, je suis pour l'abolition du nom de famille, je suis contre la tutelle, la minorité, je suis contre le patrimoine, je suis contre le domicile, la nationalité, je suis pour la suppression de l'état civil, je suis pour la suppression de la famille, je suis pour la suppression de l'enfance aussi si on peut." Un récit autobiographique décomplexé et libéré de toute forme de conformisme, provocateur, violent, libérateur souvent. Plus que jamais le dévoilement du passé familial, issu de la grande bourgeoisie française qu'elle a elle-même très bien connu, s'offre comme une quête de soi et une quête de sens. Faire le vide, abolir le passé, le détruire pour vivre selon soi, là est le vrai programme de celle qui a tout jeté et rejeté. Une expérience extrême.