Pour tromper sa solitude, Victor Zolotarev a adopté un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L'écrivain au chômage tente d'assurer leur subsistance tandis que l'animal déraciné traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire vide. Alors, quand le rédacteur en chef d'un grand quotidien propose a` Victor de travailler pour la rubrique nécrologie, celui-ci saute sur l'occasion. Un boulot tranquille et lucratif. Sauf qu'il s'agit de rédiger des notices sur des personnalités... encore en vie. Et qu'un beau jour, ces personnes se mettent à disparaître pour de bon.
Une plongée dans le monde impitoyable et absurde de l'ex-URSS. Un roman culte.
"Il n'y avait pas de mots assez souples et multicolores. Les couleurs de cette nuit blanche ont réveillé en moi une palette d'espérance, bien plus que tous les amants du monde. L'hiver me sembla chaque jour plus doux, plus lumineux, plus riche en apprentissages."Lassée par un quotidien aliénant, Anouk quitte son appartement de Montréal pour une cabane abandonnée dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas. "Encabanée" au milieu de l'hiver, elle apprend peu à peu les gestes pour subsister en pleine nature. La vie en autarcie à -40 °
C'est une aventure de tous les instants, un pari fou, un voyage intérieur aussi. Anouk se redécouvre. Mais sa solitude sera bientôt troublée par une rencontre inattendue...
Le dernier livre de la journaliste et écrivaine Florence Aubenas se lit comme un thriller même si on connaît l'histoire de ce meurtre non élucidé et sur lequel planait la culpabilté d'un marginal Gérald Thomassin, connu pour avoir été un jeune espoir du cinéma français en 1990, dans un film de Jacques Doillon "Le petit criminel". Narratrice omniprésente autant qu'invisble, elle donne voix à tous les protagonistes qu'elle a patiemment interrogés, le père de la victime, les amis de Gérald Thomassin et ce dernier bien évidemment qu'elle a rencontré à de nombreuses reprises. Ils deviennent les personnages de ce roman noir qui raconte leur histoire ou celle qu'imagine l'auteure. Nous sommes bien au delà de ce que l'on appelle le fais divers et nous pénétrons dans celui du roman social qui décrit les lieux, une vallée jurasienne vouée à l'industrie du plastique, le nouvel eldorado qui a remplacé les structures paysannes en place, amené de nouvelles populations et créé aussi son lot de misère quand la crise économique s'en mêle. Nous sommes au plus près des personnages entre réalité et fiction, et c'est passionnant.
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux, ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes. Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.
Rome, fi n des années 1960. Leo Gazzarra, milanais d'origine, est depuis quelques années installé dans la capitale. Il vit de petits boulots pour des revues et des journaux. Viscéralement inadapté, dans un monde où il ne parvient pas à trouver sa place, il se laisse aller à des journées qui se ressemblent et à des nuits souvent alcoolisées. Leo n'en veut à personne et ne revendique rien. Le soir de ses trente ans, il rencontre Arianna, une jeune femme exubérante à la fois fragile et séductrice. Sûre de sa beauté mais incapable d'exprimer ses véritables sentiments, Arianna est évanescente. Elle apparaît et disparaît, bouleversant le quotidien mélancolique d'un homme qu'elle aurait peut-être pu sauver de sa dérive existentielle. Dans ce premier roman, paru pour la première fois en Italie en 1973, Gianfranco Calligarich évoque les cercles intellectuels et mondains de l'époque tout en dressant le portrait d'un homme qui cherche un sens à sa vie. Une histoire d'amour et de solitude, récit d'un renoncement tranquille, qui nous plonge dans une Rome solaire, magnétique.
Tous les romans de Julia Kerninon prennent leur source dans l'amour des mots, de la littérature, dans la curiosité de l'autre et de sa complexité. Ce dernier roman est un inoubliable portrait de femme que l'auteure tente de saisir dans toutes ses dimensions et ses contradictions. Par son prénom Liv, qui veut dire vie en norvégien, elle est du côté de la vie, du mouvement, de l'expérimentation. Son histoire se construit à partir d'éléments qu'elle ne maîtrise pas toujours, de rencontres heureuses ou dramatiques, qui commencent sur une île Bretonne pour finir en Irlande, en passant par le Chili et Berlin. Liv Maria Chrisensen est la fille d’une insulaire bretonne taiseuse, et d’un norvégien grand lecteur. Entouré de l’amour de ses parents et de ses oncles elle a vécu sur l’île natale de sa mère dans un milieu protégé jusqu'à « l’événement » qui lui fera quitter le cocon familial. Julia Kerninon s'intéresse à la façon dont s'agence une personnalité à partir des multiples influences qui la façonnent. Quelles empreintes laissent sur nous nos parents, nos amours, nos amis ? Et de cette personnalité multiple, que savent les autres ? "Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux ? Leur vérité, ou plutôt leur couverture ? Leur vernis, ou leur écorce ?". Comment rester entière lorsqu'on ne peut dévoiler qu'une partie de ses multiples facettes et que le silence menace d'envoyer valser tout l'équilibre trouvé. Julia Kerninon excelle dans l'exploration des sentiments, brouillés par le jeu des apparences. Elle nous parle admirablement bien de l'amour ou plutôt des amours qui se bousculent dans la tête d'une femme, mère, amante, fille. Sous l'apparente fluidité de l'histoire se posent des questions essentielles, à la fois intimes et universelles. C'est aussi un subtile et magnifique hommage à la puissance du verbe, du mot et des langues.
Un jour d'été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l'aide car aucun de leurs parents n'est à la maison... Agnes, leur mère, n'est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir. Porté par une écriture d'une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O'Farrell est la bouleversante histoire d'un frère et d'une sœur unis par un lien indéfectible, celle d'un couple atypique marqué par un deuil impossible. C'est aussi l'histoire d'une maladie " pestilentielle " qui se diffuse sur tout le continent. Mais c'est avant tout une magnifique histoire d'amour et le tendre portrait d'un petit garçon oublié par l'Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.
Gunflint années 90 dans le Minnesota. Une petite ville dans une nature sauvage où les rivières deviennent des lacs, et l'Amérique le Canada. Le vieux Harry Eide déserte son lit de mort et fugue. On ne le retrouvera pas. Les deux êtres qui l'ont le plus aimé, Gus son fils et Berit sa dernière compagne se racontent cet homme qui gouverna leur monde tout en lui échappant. Deux coeurs en hiver terrassés par le deuil mais désireux de savoir qui était cet homme. Regard du fils et regard de l'amante. Depuis que Harry a disparu, il se retrouve souvent autour d'un café, circonspects émus, inquiets, leurs conversations convergent toujours vers l'escapade de l'année 1963 où Harry embarqua son fils, alors âgé de 17 ans, dans une excursion en canoë qu'il voulait digne des anciens pionniers. Une folie, un besoin absolu de transmission qui faillit leur coûter la vie. Pour le fils Gus, devenu père à son tour, cet hivernage forcé est demeuré une énigme. Ce roman est aussi le roman d'une famille, des Eide. Un roman d'aventure intérieure, placé sous le règne implacable de la nature, souple, silencieux, comme la trace du Kayak sur l'eau.
Pour que Jim, chauffeur Uber de soixante ans, voie la vie du bon côté, que faudrait-il ? Une petite cure d'antidépresseurs ? Non, c'est plus grave, docteur. De l'argent ? Jim en a suffisamment. Au fond, ce qu'il veut, c'est qu'on lui fiche la paix dans ce monde déglingué. Et avoir affaire le moins possible à son prochain, voire pas du tout. Alors, quand sa nouvelle voisine, flanquée d'un mari militaire et d'un fils de quatre ans, lui adresse la parole, un grain de sable se glisse dans les rouages bien huilés de sa vie solitaire et monotone. De quoi faire exploser son quota de relations sociales... En entremêlant les destins de ses personnages dans un roman plein de surprises, Levison donne le meilleur de lui-même, et nous livre sa vision du monde, drôle et désabusée.
À l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, Kya doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même… Un roman bouleversant et merveilleux !
New York, dans les années 1900. Une jeune fille, que passionnent les livres rares, se joue du destin et gravit tous les échelons. Elle devient la directrice de la fabuleuse bibliothèque du magnat J.P. Morgan et la coqueluche de l'aristocratie internationale, sous le faux nom de Belle da Costa Greene. Belle Greene pour les intimes. En vérité, elle triche sur tout. Car la f lamboyante collectionneuse qui fait tourner les têtes et règne sur le monde des bibliophiles cache un terrible secret, dans une Amérique violemment raciste. Bien qu'elle paraisse blanche, elle est en réalité afro-américaine. Et, de surcroît, fille d'un célèbre activiste noir qui voit sa volonté de cacher ses origines comme une trahison. C'est ce drame d'un être écartelé entre son histoire et son choix d'appartenir à la société qui opprime son peuple que raconte Alexandra Lapierre. Fruit de trois années d'enquête, ce roman retrace les victoires et les déchirements d'une femme pleine de vie, aussi libre que déterminée, dont les stupéfiantes audaces font écho aux combats d'aujourd'hui.