"Georgette" Dea Liane - éd de l'Olivier

"Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable". Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions. Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c'est-à-dire une domestique.
Telle est la contradiction présente au coeur de ce récit subtil et déchirant.

La narratrice de ce premier roman extrêment réussi rend hommage à la femme qui fut sa "nounou", la" super héroïne" de son enfance. Les parents avaient acheté une caméra à la naissance de leurs enfants et la mère captait inlassablement la vie quotidienne de la famille, les voyages, les déménagements entre la Syrie, le Liban et la France. En visionnant ces films, Dea Liane replonge dans le passé, retrouve ses sensations, ses émotions et redécouvre surtout la place que tenait Georgette au sein de la famille, un membre à part entière qui travailla une quinzaine d'années au sein de la famille mais qui n'avait pas vraiment de statut, Georgette faisait partie de celles que l'on appelaient "les filles" dans les familles bourgeoises libanaises. Passé le temps de l'émotion et de la perte, Dea Liane interroge l'archaïsme des conditions de vie de cette femme, syrienne illettrée et domestique depuis l'âge de treize ans qui lui a prodiguée tant d'amour et qui "a fait de l'arabe sa langue maternelle". Un portrait bouleversant révélé par des bouts de films amateurs qui racontent une femme regardée par une autre vingt ans après.

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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