"Miniaturiste" Jessie Burton - éd Folio

"Nella Oortman a dix-huit ans quand elle rejoint Amsterdam pour retrouver l'homme qui l'a épousée : Johannes Brandt. Riche marchand qui vit dans une opulente demeure au bord du canal. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur. La jeune fille entreprend de la meubler grâce aux talents d’un miniaturiste. Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison Brandt avant de prendre en main son destin et de donner une tournure très romanesque au récit. Une lecture haletante, entrainée par une succession de rebondissements, et enrichissante dans sa description de cette « ville monde » principal carrefour commercial au 17 ème siècle. Un roman d’aventures et de suspens brillamment mené par un jeune écrivain britannique.

 

"Titus n'aimait pas Bérénice" Nathalie Azoulai - éd Folio

Titus n’aimait pas Bérénice alors que Bérénice pensait qu’il l’aimait. Titus est empereur de Rome, Bérénice, reine de Palestine. Ils vivent et s’aiment au Iᵉʳ siècle après Jésus-Christ. Racine, entre autres, raconte leur histoire au XVIIᵉ siècle. Mais cette histoire est actuelle : Titus quitte Bérénice dans un café. Dans les jours qui suivent, Bérénice décide de revenir à la source, de lire tout Racine, de chercher à comprendre ce qu’il a été, un janséniste, un bourgeois, un courtisan. Comment un homme comme lui a-t-il pu écrire une histoire comme ça ? Entre Port-Royal et Versailles, Racine devient le partenaire d’une convalescence où affleure la seule vérité qui vaille : si Titus la quitte, c’est qu’il ne l’aime pas comme elle l’aime. Mais c’est très long et très compliqué d’en arriver à une conclusion aussi simple.Titus n’aimait pas Bérénice alors que Bérénice pensait qu’il l’aimait. Ils vivent et s’aiment au Iᵉʳ siècle après Jésus-Christ. Racine, entre autres, raconte leur histoire au XVIIᵉ siècle. Mais cette histoire est actuelle : Titus quitte Bérénice dans un café. Prix Médicis 2015.

 

"Pas exactement l'amour" Arnaud Cathrine - éd Folio

«Il n’aimait pas dormir, contrairement à elle. Dormir signifiait : quitter l’autre. Même enlacés au lit, cela revenait quand même bien à quitter l’autre. Qui s’endormirait (s’éloignerait de l’autre) le premier ? Qui céderait le premier à l’insignifiante et ordinaire trahison ?» Passant de l’humour à la gravité, de la confidence à l’outrage, de la pudeur à la sensualité résolue, Arnaud Cathrine revisite, au fil de dix nouvelles, un motif universel, fluctuant et insaisissable. 

 

 

 

"L'autre Joseph" K. Davrichewy - éd 10/18

Avec sobriété et naturel, la romancière entre de plain-pied dans l’enfance de « l’autre Joseph » : fils du préfet de Gori, il est élevé au milieu des gamins des rues, fascinés comme lui par les légendes bibliques et les bandits caucasiens. Même s'il partage avec le petit Djougachvili des rêves d’héroïsme et de grandeur, son camarade – exalté, batailleur et arrogant – l'agace. D'autant qu'on ne cesse de souligner leur ressemblance physique, frappante en effet. Des rumeurs ne circulent-elles pas sur une liaison entre le préfet Davrichewy et la mère de Sosso ? Comme autant de ponctuations rythmant les tumultueuses aventures des deux jeunes gens, des chapitres plus personnels interrogent le destin familial : qu'en aurait-il été des Davrichewy si, depuis sa tendre enfance, Joseph n'avait pas été obligé de prendre en compte son encombrant camarade – et supposé demi-frère ?

 

"Americanah" Chimamanda N. Adichie - Folio

Chimamanda Ngozi Adichie examine, avec un humour caustique la question de la race et du racisme aux Etats-Unis. Sa narratrice Ifemelu, native du Nigéria, s'installe aux Etats-Unis pour poursuivre ses études. Assez rapidement elle crée un blog afin de partager ses interrogations sur les manières de vivre, de penser et de se comporter dans ce pays. Véritable centre d'observation sociologique, ce blog s'intitule « Observations diverses sur les Noirs américains par une Noire non-américaine ». Le blog devient rapidement une référence, ce qui permet à Ifemelu d'en vivre correctement. Pourtant au bout de quinze années d'exil, elle décide de retourner au Nigéria. Avant de partir, elle se rend dans un salon de coiffure pour retrouver la femme qu'elle fut avant, une noire non américaine, avec une identité physique qu'elle a dû contraindre pour vivre aux Etats-Unis. Le livre s'ouvre sur cette séance de coiffure mémorable, et ce salon où se croisent des femmes de toutes origines. C'est par ce geste que l'héroïne quitte ce pays pour retrouver le sien et son histoire qu'elle va dérouler tout au long de ce récit passionnant et remarquable.

"L'amour et les forêts" E. Reinhardt - éd Folio Gallimard

Bénédicte Ombredanne a 35 ans, elle est agrégée de lettres et professeur, mariée et mère de 2 enfants. Elle croise le chemin de l’auteur à qui elle confie le calvaire de sa vie conjugale. On découvre avec l’avancée du roman, la personnalité de cette femme qui fantasme et idéalise sa vie mais subit dans la réalité du quotidien, l’odieux, l’insupportable harcèlement moral de son mari. Ce dernier qui en l’épousant, a conquis le droit à la normalité sociale, contraint sa femme à une vie terne et étouffante. Il profite de sa faiblesse pour la dominer et l’humilier, ce qui la rend extrêmement fragile et dépendante. On assiste sidérés et révoltés, à l’exercice répété et mortifère de cette violence morale. La force du livre réside dans la démonstration de cette brutalité qui accentue le clivage entre la vie rêvée et la cruauté de la réalité. PS. / club de lecture / Sept. 2014

 

"Joseph" Marie-Hélène Lafon - éd Folio Gallimard

Dans Joseph MH Lafon fait avec pudeur, sans pathos, sans mélancolie ni effets dramatiques mais avec empathie et une certaine tendresse le portrait d'un ouvrier agricole. Elle décrit une paysannerie actuelle qui semble appartenir au passé. L'écriture est à la fois brutale et poétique, simple, épurée, précise. Un bijou ! C.G.

 

 

"Vernon Subutex" T1 - V. Despentes - ed Livre de Poche

Vernon Subutex, c’est le personnage central du roman, un ancien disquaire, fin connaisseur de rock, dont la boutique ferme alors qu’il a une quarantaine d’années. A partir de là, sa vie sombre lentement et à 50 ans, il finit dans la rue. Le livre raconte l’histoire de cette dérive. J’ai été complètement embarquée par ce roman, par son rythme, sa férocité et l’habileté de sa construction. On découvre ainsi, au gré des errances de Vernon et de ses hébergements successifs, des personnages et des milieux tout à fait incroyables qui sont décrits de manière très vivante. L’auteur n’épargne personne, le verbe est dur et acerbe, mais les portraits restent nuancés. Je trouve à ce titre sa démarche plutôt d’ordre anthropologique avec, retranscrit dans un style vif et alerte, l’objet de ses observations. J’attends le prochain volume avec impatience. PS

"La peau de l'ours" Joy Sorman - ed Folio Gallimard

Un conte qui rappelle sans détour la cruauté des hommes vis à vis du règne animal : les superstitions, l'instrumentalisation, la peur, les persécutions et parfois l'admiration et le respect quand l'animal se rapproche des divinités païennes qui survivent dans le cœur des hommes. Joy Sorman raconte la vie d'un ours, qui pense et réfléchit comme un homme parce qu'il possède en lui une part d'intelligence humaine, comme l'homme abrite aussi en lui une part de bestialité et d'ignorance qui le précipitent parfois vers les ténèbres. Ce magnifique roman est un conte philosophique qui résume, à l'échelle de la vie d'un ours, le sort qui leurs est réservé. L'ours, le plus puissant des animaux parmi les plantigrades et qui, avant d'avoir été détrôné par le lion, fut le roi des animaux. C'est un récit puissant et fortement attachant, qui non seulement nous rappelle nos crimes commis envers le règne animal mais nous montre aussi nos inconséquences et notre futilité.

"La femme d'en haut" C. Messud - ed Folio Gallimard

Nora ressemble à votre voisine du dessus, celle qui vous sourit chaleureusement dans l'escalier mais dont vous ignorez tout. Institutrice mi-teinte, tout semble harmonieux et lisse dans sa vie. Lorsqu'un jeune couple et leur fils s'installe dans l'immeuble et fait irruption dans son existence. Cette relation réveille des flots de sentiments contenus, refoulés qui feront basculés de façon inattendue le cours de l'histoire. Nous avançons à pas feutrés dans cette intrigue saisisssante. Claire Messud brise avec acidité l'image de la femme sans histoires, pour la révélant dans toute sa noirceur, grinçante, calculatrice, en colère et habitées d'espoirs fous et, inévitablement vains.

 

"Hérétiques" L. Padura - ed Points

Ce livre m’a séduite par l’intérêt et la diversité des sujets traités, tous parfaitement documentés historiquement. Le récit très vivant nous fait partager la vie de la communauté juive dans les années 30 à La Havane et de ceux d’entre eux qui partiront finir leur vie et faire souche à Miami ; la vie des cubains  (compatriotes de l’auteur), farniente, terrasses, palabres et…rhum. Toujours à Cuba, nous découvrons les bandes de jeunes marginaux qui se sont créés dans les années 2000, en particulier les « emos » dont la philosophie de vie est la dépression. Au milieu du livre nous remontons le temps pour vivre à Amsterdam  en 1640/60, surnommée la nouvelle Jérusalem tant les juifs y vivaient sereinement. Nous y sommes aux côtés de Rembrandt, le Maître, et y suivons un jeune juif qui devient son élève,  tourmenté par  les interdits de sa religion en termes de représentation humaine et qui s’opposent à sa passion pour la peinture. Une intrigue savamment construite autour d’un tableau de Rembrandt,  propriété d’une famille juive polonaise, qui disparait à Cuba en 1939 et réapparait en 2007 dans une salle de vente à Londres  relie les trois parties de ce livre qui pourraient être lues indépendamment. Ceux qui font le choix de vivre libres ne risquent-ils pas d’être rejetés comme hérétiques, telle est une des nombreuses questions philosophiques proposées à notre réflexion. MM

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

Lire la suite...

Connexion