Madeleine, Léonard et Mitchell achèvent leur cursus universitaire. Ils ont été nourris de littérature, de philosophie et de théologie. Initiés aux nouvelles théories des penseurs français, Deleuze, Derrida ou Barthes dont raffolent les fac américaines dans les années 80, ils cherchent dans les livres des réponses à leurs questions existentielles. Tout au long d'une histoire touffue, à rebondissements multiples, ce trio amoureux essaie d'apprendre à vivre et grandir à travers leurs lectures.
Le roman du mariage est une comédie qui devient de plus en plus amère au fil des pages car il démontre l'importance relative de la culture face à la réalité. Un apprentissage douloureux qui déconstruit aussi les grandes espérances nourris par ces jeunes américains. Le terrorisme intellectuel qui s'est emparé des universités américaines a converti les étudiants à la nouvelle religion du structuralisme. Pas facile d'appliquer les recettes de « Fragments d'un discours amoureux » de Barthes dans la vraie vie. Ce roman est un chassé-croisé entre des destins qui ont du mal à s'accorder et ces pensée séduisantes et révolutionnaires venues du vieux continent. Ce snobisme littéraire et cet ancrage conservateur de l'institution américaine, assorti de truculents portraits d'universitaires bon teints, font de ce roman un livre exigeant qui manie légèreté et gravité. A force de voir se débattre ces personnages entre leurs idéaux et leurs rêves, cette comédie devient un récit grave et profond qui happe le lecteur.