"La fille qui brûle" Claire Messud - éd Gallimard

Deux amies, Cassie et Julia sont voisines et se connaissent depuis l'enfance. Fille unique l'une et l'autre, elles sont devenues sœurs de coeur, se complétant dans leurs différences, l'une d'une blondeur diaphane, l'autre brune et bouclée, seul trait commun : deux paires d'yeux bleus dont elles sont très fières. On comprend dès les premières lignes que le temps de l'amitié est révolu, deux années ont passé depuis le départ des Burns, la famille de Cassie. Ce très beau roman sur les liens indéfectibles qui se créent parfois durant l'enfance et qui ne devraient jamais changer, raconte ce sentiment fusionnel qui cherche à gommer toutes les différences et qui manque désormais cruellement à Julia, la narratrice. Une analyse très juste de ces territoires où il n'est question que de partage, l'une étant le miroir de l'autre. Arrive l'adolescence, le social et le culturel viennent bouleverser les sentiments inaltérables de l'enfance. Cassie vit seule avec sa mère qui est infirmière à domicile. Les parents de Julia habite une belle demeure, son père est dentiste, sa mère journaliste free-lance. Julia reçoit une éducation ouverte sur le monde, elle sait qu'elle pourra se réaliser et que ses parents l'y aideront. Cassie se détache de Julia en classe de 5ème, elle se lie d'amitié avec une nouvelle élève très délurée et devient une fille « cool ». Julia reste sur la touche et subit avec violence et amertume cet abandon. La vie de Cassie va prendre encore un autre virage avec l'arrivée d'un beau-père qui s'interpose entre elle et sa mère. Les crises se succèdent et Cassie déserte le domicile. Julia observe à distance cet effondrement et la détresse de son ancienne amie sans pouvoir lui apporter son soutien. Les liens ont été rompus. Claire Messus analyse avec subtilité ce drame de l'enfance, la ténacité des liens et la profondeur de la blessure qui demeurent malgré le temps.

 

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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