Pour Asli Erdogan, l’écriture qui l’a menée en prison est un acte de résistance, un moyen de survivre dans cet enfer qu’est devenue la Turquie pour les journalistes et les écrivains. En France, la radio en parle, la télévision en montre des images, les journaux font l’analyse de la situation, ça parait loin de nous. Dès la première chronique du livre, on traverse le miroir, on ressent la peur. Nous ne sommes plus seulement spectateurs, nous sommes embarqués. « Pour couvrir le bruit de la canonnade, il hurlait : couche -toi, à terre ! C’était le 15 juillet 2016, jour du coup d’Etat. Etait-il chiffonnier ou policier en civil ? Il m’a sauvé la vie ». Après chaque récit, il faut prendre du temps, fermer les yeux, avant d’attaquer le suivant. Pour Asli Erdogan, « l’écriture est soit un verdict, soit un cri ». Ici, il s’agit bien d’un cri de détresse, d’un appel au secours. Chronique du club de lecture FG