Harriet Burden artiste plasticienne New Yorkaise, épouse d'un célèbre galeriste, a vécu jusqu'au décès de ce dernier, une existence relativement effacée. Elle n'a pourtant jamais cessé de nourrir son univers artistique et de le faire progresser. Elle ne s'est jamais décidée à exposer, redoutant que son double statut de femme et d'épouse d'un galeriste reconnu, brouille les cartes. A la mort de ce dernier, H. Burden est une femme en colère qui souhaite en découdre avec ce monde du marché de l'art dominé par un sexisme revendiqué et un snobisme exacerbé.
Elle méprise sans détour la presse spécialisée, les mécènes, les galeries, tous ces acteurs qui imposent leurs arguments esthétiques et qui ont souvent regardé avec condescendance son travail. Elle décide de démontrer toute la vacuité qui règne dans ce milieu en lui tendant un piège diabolique : elle imagine une mystification, qui n'est pas sans risque pour elle-même, en exposant successivement ses œuvres, sous trois noms différents. Elle choisit trois artistes masculins de renommée moyenne et les désigne comme les auteurs de ses propres créations. Ses installations vont effectivement être remarquées par le milieu. Ce vaste canular engendre toute une remise en cause des fondements esthétiques et éthiques de ces milieux puissants qui règnent sur les esprits mais qui souffrent d'une absence totale de vision personnelle.
La troisième mystification tourne mal, le récit aborde alors des considérations plus psychanalytiques où se déchaîne toute la dimension obsessionnelle de l'artiste vis à vis de son œuvre. On dit de ce texte que c'est une machine impitoyable presque désincarnée. Nous vous invitons à ne pas manquer ce récit magistral.