« Un bébé d'or pur » Margaret Drabble – éd Bourgois
Peu connue en France, Margaret Drabble fait ses débuts littéraires dans les années 60 et appartient à la tradition anglo-saxonne classique, héritière directe de Jane Austen. Elle met en avant dans ses romans, la vie domestique en général et l'expérience féminine en particulier.
Ce livre est son dix-huitième roman, il évoque, durant la période des années 70 à nos jours, l'histoire d'une femme, mère d'une enfant handicapée mentale. Elle consacrera sa vie à veiller sur cet être aimé, qui incarne à sa manière, dans une société peu tournée vers le spirituel, un don à chérir et protéger. C'est une réflexion profonde, absolument dénuée de visée morale, sur l'amour et l'amitié, l'évolution des moeurs et la place que prennent, malgré eux, certains êtres capables de mobiliser des sentiments purs et incarnés.
Jess a vingt ans, jeune étudiante en anthropologie, mère célibataire, elle habite dans une petite communauté universitaire, peuplée de journalistes et d'artistes. C'est par la voix d'Eléonore, amie de Jess que cette histoire est rapportée. C'est l'ordinaire d'une vie, dans les années soixante-dix en Angleterre, entre travail, mari, amants, amis, mais qui tournent autour du pôle central, Anna, ce « bébé d'or pur », « cet enfant du bon Dieu » dans une société qui ne croit plus en lui mais que l'on ré-convoque d'une autre manière par la présence insaisissable et bienveillante de cet enfant d'exception. C'est un personnage romanesque, mutique presque absent, emblématique et allégorique qui invite à la méditation et qui trouve sa place dans un monde en profonde mutation.