"Hors gel" Emmanuelle Salasc - Ed POL

Dans une vallée d’altitude, pendant l’été 2056, une sirène sonne, réactivant une peur ancienne. Au-dessus du village, dans le ventre du glacier, une poche d’eau sous pression menace de se rompre. Peu de temps auparavant, Clémence, disparue depuis des années, a appelé sa soeur jumelle, Lucie, pour lui demander de la cacher dans la grange familiale isolée qu’elle habite, juste en dessous du glacier. "Hors gel", c’est le roman de ces deux peurs : la peur ancestrale et collective de la catastrophe que pourrait provoquer la rupture du glacier, et la peur plus intime, familiale, de Lucie vis-à-vis de sa soeur jumelle, Clémence, revenue après trois décennies de disparition, dans l’espoir, dit-elle, d’échapper à un réseau de prostitution et de trafiquants de drogue, dont on n’est pas sûr qu’il existe réellement. La peur de la lave torrentielle s’appuie sur le souvenir d’une catastrophe qui, il y a plus de 150 ans, avait ravagé la vallée. La peur de la soeur est aussi ancrée depuis longtemps dans la mémoire profonde de Lucie qui n’a de cesse d’essayer de comprendre cette soeur qui la malmène et l’obsède. L’extrême sensibilité de Clémence a fait d’elle une enfant, puis une femme « invivable ». Elle est violente, toxicomane, délinquante, fugueuse, asociale, psychotique. Leur mère joue aussi un rôle dans cette histoire. Sénile, elle est là sans être là, et a, semble-t-il, oublié qu’elle a une deuxième fille, née quelques heures après la première, et qu’elle a tout tenté pour essayer d’endiguer sa violence et sa souffrance. En vain. Clémence n’a qu’une idée en tête, alors : se sauver au risque de devoir affronter le cataclysme. Hors gel est un roman de légère anticipation, au coeur d’un drame familial déchirant, et dans un pays soumis à une stricte écologie politique, où la nature, après des années de consommation pendant lesquelles elle est devenue un produit, est désormais déifiée, ultra-protégée, et en apparence contrôlée. En apparence seulement.

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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