Iegor Gran raconte comment les services du KGB ont traqué son père André Siniavski entre 1959 et 1965. Le père de l'auteur écrivait des pamphlets satiriques sur la vie en URSS sous Khrouchtchev, ces textes sont passés en occident et ont été publiés sous deux pseudonymes Abram Tertz et Nicolaï Arjak, ils transitaient par la valise diplomatique via l'épouse d'un ambassadeur Hélène Peltier. Ces pamphlets furent publiés par Domenach chez Gallimard et dans la revue Esprit. Ce livre est absolument hilarant car bien évidemment il ne s'agit pas de la compétence mais de l'incompétence toute relative des services secrets soviétiques et de la manière dont a été traité le dossier Siniavski qui a traîné pendant 6 ans, alors que normalement ce genre de cas aurait dû être réglé en 6 mois. Ce récit nous plonge dans le quotidien des années 60, appartement communautaire, trafic des devises, des produits européens, règne de la débrouille et il raconte dans le détail la vie de deux gradés du KGB qui sont finalement les personnages principaux de ce récit rocambolesque. L'auteur met complètement à distance la tragédie de son histoire personnelle pour se moquer, tout en le décrivant à la perfection, d'un système répressif qui repose sur la peur, la délation mais qui s'essouffle.