« Purge » Sofi Oksanen – Livre de poche

1992, après 50 ans d'occupation soviétique, l'Estonie accède à l'indépendance. La situation est instable et la vieille Allide, qui vit seule dans un village reculé, redoute les pillages et se terre dans sa ferme. Pourtant quand elle trouve, cachée dans son jardin Zara, une jeune femme poursuivie par des mafieux, elle accepte de l'héberger.

 



Les deux femmes s'observent, se jaugent, cherchant à savoir qui est l'autre. Elles ont connu la violence, la peur et les humiliations. Elles se retrouvent dans cette terreur physique qui fait de l'une et l'autre une bête traquée. Puis Zara se décide à montrer une vieille photo jaunie qui fait ressurgir un passé douloureux et obscur pour Allide.

A travers les destins croisés de ces deux femmes, c'est toute l'histoire récente de l'Estonie : occupation allemande, occupation russe, tortures, viols, dénonciations et déportations. La vielle Allide n'a connu que le pire et l'histoire de sa famille est intimement liée à celle de son pays.

Dans la suite du roman, il sera question de jalousie entre soeurs, de collaboration pendant la guerre, d'amour caché, de dénonciations arbitraires, d'ennemis du peuple, d'arrestations et de secret de famille. La qualité du suspense tient à la lente distillation des informations, les retours en arrière qui dévoilent la double histoire de ces deux femmes, les liens qui les unissent et révèlent la tragédie.

Récompensé en France par le prix Femina étranger et le Prix Fnac, Purge est un récit magistral. Il ne s'accommode d'aucun arrangement avec la morale ou l'histoire. Ce livre parle sans détours de la peur, de la honte et de la lâcheté. Sofi Oksanen met au centre de l'histoire de son pays le destin de deux femmes qui illustrent les fêlures et les traumatismes d'une nation. L'auteur(e) est agée de 33 ans et est née à Jyväskylä, à 270 km au nord d'Helsinki, d'une mère estonienne et d'un père finlandais.

 

Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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